Enseignement

L’enseignement doit contenir un « fil rouge » à fortiori s’il y a plusieurs professeurs. Chaque professeur à sa personnalité et sa vision de l’aïkido mais le fil conducteur doit être le même. Ce fil rouge c’est la manière dont je conçois l’aïkido, celle-ci a été initiée par Tamura Sensei . Ma conception  s’est également enrichie par la pratique avec de nombreux autres senseis japonais et européens.

Je propose donc de se référer à la méthode suivante qui à le mérite d’exposer une progression très claire dans la manière d’enseigner. Cette méthode en vaut une autre, chaque professeur a développé la sienne, et ne se veut en aucun cas péremptoire.

D’une manière générale, l’enseignement comprendra les axes suivants :

  • Développement personnel : il s’agit  d’augmenter le bien être du pratiquant  ( souplesse, gestion du stress, maîtrise de soi,…) et susciter la joie de la pratique.
  • Autonomie : donner des outils plutôt que de montrer des images. Montrer la voie.
  • Polyvalence : enseigner les bases au-delà des techniques.  Les bases d’aïkido sont des principes de réalisation qui se vérifient dans n’importe quelle situation, eux-mêmes issus de la dialectique « yin-yang ».
  • Conviviabilité : l’aïkido est une discipline martiale mais se pratique dans la joie sans pour autant autoriser le laxisme
  • Liberté : l’aïkido ne supporte aucune normes c’est  un espace de liberté( un maître, un dojo).
  • Efficacité : il faut veiller à enseigner les manières de se protéger et de diminuer  l’agressivité de l’attaquant.
  • Pédagogie : s’adapter au niveau des élèves plutôt qu’imposer des connaissances. Veiller à l’acquisition des pré-requis avant d’avancer dans la matière pour éviter tout découragement du pratiquant.

Cette liste n’est pas exhaustive mais le système a le mérite d’inhiber l’égo plutôt que de le renforcer.

Partant de cette méthode il sera facile d’établir un programme de passage de grade suivant la difficulté des techniques, elles-mêmes classées suivant la difficulté de la chute. Je propose de d’adapter le classement suivant :

  • Premier niveau de difficulté : mukyu et 6è kyu
  • Deuxième  niveau de difficulté : 5è et 4è kyu
  • Troisième niveau de difficulté : 3è et 2è kyu
  • Quatrième niveau de difficulté : 1er kyu + taninzu gake (randori)

En plus des techniques, le pratiquant devra connaître : 

  • Etiquette : saluts, comportements dans le dojo
  • Posture ou kamae : attitude, garde
  • Déplacements debout et à genoux
  • Chutes : plat vente, arrière, contrôlée, avant
  • Vocabulaire de base
  • Historique : origine, évolution
  • Compréhension : à quoi ça sert, comment ça marche,… ? 

La pratique  des armes en aïkido s’entend comme un outil complémentaire à la compréhension de l’aïkido et fait partie intégrante de l’enseignement. La pratique pure des armes relève plutôt du kendo ou de l’iaido. Par ailleurs, l’évaluation du travail avec les armes se fera à partir du shodan. 

Ces modalités concernent l’évolution du pratiquant de MUKYU à 1er KYU. 

Ensuite viennent les grades DAN.

  • SHODAN : connaissance du catalogue + taninzu gake (randori) – stade du « connaître »
  • NIDAN : application des bases dans les techniques + kumi jo et kumi tachi – stage du « savoir »
  • SANDAN : capacité de structurer un cours et transposer sa compréhension- stade de « transmettre »
  • YONDAN : capacité de former de futurs enseignants – stade de « l’autonomie »